Stanis³aw Taubnenschlag , Etre Juif dans la Pologne occupee, Cracovie-Auschwitz-Buchenwald, Oœwiêcim 1997, pp. 186,
64 Photos et documents, index personnel, index geographique.
ISBN 83-906992—2-2.


Stanis³aw Taubenschlag (Stanley Townsend) est né le 30 janvier 1920 a Cracovie dans une famille juive qui entretenait de nombreux contacts avec les milieux intellectuels polonais et qui avait beaucoup d'amis et de connaissances parmi les Polonais. Son père, Raphaël Taubenschlag était connu déjà avant la guerre en tant qu'éminent spécialiste dans le domaine du droit romain et droit antique mais aussi comme professeur et Doyen de l'Université Jagellonne à Cracovie. Stanis³aw Taubenchlag arrêté en juin 1942 fut déporté dans le camp de concentration d'Auschwitz, d'où, une année plus tard, il fut transféré au camp de Buchenwald. Stanislaw Taubenchlag obtint le titre de docteur honoris causa de l'Université de Tel Aviv.

Critique Gazeta Krakowska 22-23. Mars 1997

La question qui se pose est celle de savoir si, cinquante ans après la querre, avec les centaines de livres consacrés à l'Holocauste et aux camps de concentration, il est justifié d'en publier encore un. Or, si un tel livre ressemble à celui qu'écrivit Taubenschlag, la réponse ne peut être qu'affirmative (...) L'image du camp proposée par l'auteur est à l'opposé d'un schématisme qui présenterait ce phénomène en noir et blanc. Taubenschlag nous montre des gens honnêtes mais aussi des êtres abominables; il y en eut parmi les Allemands comme parmi les Polonais mais aussi parmi les Juifs (...)

Jerzy Pa³osz

 

Mémoires:

“Le 17 juin 1942 je suis sorti à deux heures de l'après-midi prendre un café au café "Noworolski" dans la rue Dluga. J'y étais avec deux personnes de ma connaissance, Jablkowki qui était beaucoup plus âgé que moi (il devait avoir dans les 45 ans) et Dalewski, plus jeune de quelques années. Selon mes faux papiers j'avais 27 ans. Nous jouions aux échecs quand deux civils sont entrés au café et se sont mis à contrôler les documents. Le café était presque vide. Moi et Jablkowski avons montré nos documents qu'on nous a restitués sans un mot. Dalewski, après avoir fouillé nerveusement ses poches, a déclaré qu'il avait laissé ses documents à la maison. Sur ce l'agent de la gestapo nous a dévisagés et a dit que nous étions tous retenus comme otages à cause des sabotages perpétrés.

Le revolver en main ils nous ont fait sortir dans la rue où attendait déjà uns voiture décapotable de la gestapo. On nous a ordonné de monter.(...).

Le 19 juin 1942 on a réveillé un peu plus tôt que de coutume les prisonniers de notre cellule et de quelques cellules voisines. Il était peut-être quatre heures du matin. Lorsque nous nous sommes habillés on nous a sortis dans le couloir où on nous a pris nos documents et on nous a déclarés "politiquement suspects". Ensuite on nous a sortis, sans petit déjeuner, dans la cour et on nous a fait monter dans deux camions. Nous avons dû nous asseoir par terre, les uns contre les autres. Chacun de nous avait, en plus des vêtements, quelques affaires personnelles (...).

On m'a mis tout de suite dans une des pires sections, "Industriehof" où se trouvaient les magasins du matériel de construction. Avec quatre briques dans les mains il fallait courir le long des rangées de kapos qui, à l'aide des bâtons, éperonnaient ceux qui couraient. J'ai couru de la sorte peut-être une heure, du wagon au camp et de retour. A un moment donné j'ai reçu un coup de bâton sur la tête, de telle manière que j'ai failli m'évanouir. Alors je suis arrivé à la conclusion que la situation était devenue dangereuse. J'ai donc profité d'un moment d'inattention des SS qui nous surveillaient et je suis monté dans un wagon où les détenus devaient placer les briques sous la porte. Au premier moment les détenus qui se trouvaient dans le wagon, défendant leur travail, ont voulu me chasser mais je n'avais aucune intention de céder facilement et de quitter le wagon (...).

Assez souvent, après l'appel du soir, les SS nous permettaient de nous asseoir sur l'herbe, à côté du block. Un soir Zenek Rozanski a décidé de me prouver que j'avais vraiment beaucoup de chance dans la vie. Il a inventé une blague. Entouré de mes copains il m'a demandé:

- Staszek, écoute. Si je te prouve qu'ici c'est toi qui est dans la meilleure situation, tu me permets de te disloquer la jambe?

- Tu peux même me baiser mon cul, mais si tu réussis, je reconnaîtrai éventuellement que tu as raison, lui ai-je répondu.

Zenek a donc continué:

- Ici il y a 40 mille "goys" (non Juifs), avec des têtes de"goys", n'est-ce pas? Et sur les 40 mille avec des têtes de "goys" il y en a un avec une tête juive, n'est-ce pas?
N'attendant pas la fin de la blague je me suis mis à fuir, mais il m'a attrapé par la jambe et je suis tombé. Tous les copains ont éclaté de rire et moi avec, car la blague de Zenek était très réussie (...).

En août 1943 parmi les détenus polonais s'est répandue la nouvelle que la section politique du camp allait bientôt demander aux détenus portant des noms polonais la date et le lieu de leur baptême. C'est le chef de la Gestapo à Berlin qui avait donné cet ordre lorsqu'il avait appris par des informateurs confidentiels que parmi les détenus polonais, à Buchenwald, se trouvaient de nombreuses personnes d'origine juive qui avaient présenté de faux actes de baptême. Beaucoup d'autres Polonais avaient agi ainsi pour cacher leur vrai nom. La section politique devait donc s'adresser aux bureaux paroissiaux pour demander l'original des extraits de naissance. Cette mesure me visait personnellement moi aussi, bien sûr. (...) J'ai passé une nuit blanche à réflechir sur les moyens de sortir de cette situation (...) Avec l'aube une idée est montée dans mon esprit, donc dès que je me suis levé je me suis mis à la réaliser”.


Polish version  - "Byæ ¯ydem w okupowanej Polsce"
English version  - "To be a Jew in Occupied Poland "
Deutsch version  - "Als Jude im besetzten Polen"

Bibliografia